Tout ça c'est bien beau, mais au lieu d'atterrir à Ho Chi Minh à midi et demi, on a atterri à 3h et demi. Or, il nous reste encore 3h 30 de bus pour rallier Can Tho. On veut absolument y aller ce soir car on a trouvé quelqu'un sur couchsurfing qui peut nous héberger deux nuits. Et on a bien fait, car même si l'on est arrivés après la nuit tombée, la rencontre avec Lee a été absolument merveilleuse. Lee est un jeune de 22 ans qui vient de finir sa 4ème année en commerce international. Il espère bien venir faire sa 5ème à Brussels. Lee est un gars qui a le cœur sur la main et qui a été super sympathique avec nous ainsi que Yoni, un autre couchsurfer israëlo-canadien qui était là.
Le premier soir nous avons donc rejoint toute une bande de jeune qui buvait des jus d'avocats frais. Lee, Yoni, mais aussi Chô, un pote de Lee avec qui nous passerons pas mal de temps, ainsi que Maï et deux couchsurfeuses américaines. Après une courte nuit (réveil à 4h45), nous embarquons sur des petits bateaux que Lee nous a dégoté pour aller voir le marché flottant, car ici, on est en plein delta du Mékong. Autant dire que les gens vivent autant sur l'eau qu'à côté de l'eau. Si on se lève si tôt, c'est parce qu'il faut une bonne heure pour aller au marché, qui de toute façon s'arrête à 8h lorsque les marchands vont à un autre marché qui est lui bien sur la terre ferme. Outre le fait que ce marché soit sur plein de bateaux différents, ce dont on se souviendra le plus sera sûrement les grands bâtons plantés à l'avant des bateaux avec, accroché à leur sommet, un échantillon de ce qui est vendu. Et si la plupart du temps on ne voit qu'un ananas, une courge ou une pastèque, parfois il y a toute une ribambelle de légumes lorsque l'on a affaire à un primeur.
Ensuite, on a passé notre temps à manger;-) Une soupe de nouilles vendu entre deux bateau du marché dans une petite esquif qui paraît minuscule comparée aux autres navires, mais aussi un ananas perché sur le toit de l'un des vendeurs. On a été aussi visiter, après le marché, une fabrique de nouille de riz traditionnelle. Ces fameuses nouilles de riz ne nécessitent vraiment que du riz et de l'eau. On commence par écosser le riz pour en récupérer la balle, qui va servir de combustible pour le feu. On moud le riz pour en obtenir une farine qui sera ensuite diluée dans de l'eau jusqu'à obtention d'une pâte qui ressemble à de la pâte à crêpe (on peut y rajouter de la farine de tapioca aussi). Une fois cette pâte liquide obtenue, on en fait des crêpes, qui sèchent au soleil pendant 3h. On passe enfin ces crêpes dans une machine qui la coupe en fine lamelles. Les pâtes sont prêtes, on en a forcément mangé.
En tout, la ballade en bateau aura quand même duré six heures. Nous arrivons donc juste avant midi chez Lee. Après une courte sieste, Lee décide que l'on a pas assez mangé en nous emmène dans un temple bouddhiste à deux pas de chez lui. Le matin il y a eu une cérémonie, et il reste énormément de nourriture, qui nous est généreusement offerte. De la nourriture à profusion, végétarienne bien sûr, et cuisinée comme on n'en avais jamais mangé en Asie. Bien qu notre estomac fut plein, on s'est resservis plusieurs fois.
Lee étant occupé en fin d'après-midi, c'est son pote Cho qui nous récupère pour nous faire une visite guidée de la ville, de ces anciens bâtiments aux inspirations chinoises et / ou françaises, ainsi que les abords du Mékong. Il est prolixe et nous avons en sorte un guide qui nous explique tout, jusqu'aux différentes significations des positions des mains des différents bouddha d'un temple chinois qu'il nous a fait visiter.
Lee nous retrouvera pour manger sur le marché de nuit, puis, une fois rentré chez lui, il s'est occupé de tout en nous réservant les bus qu'il nous faut prendre pour nous diriger vers la frontière avec le Cambodge, à Ha Tien.