Lorsque nous étions au Cambodge, nous nous sommes inscrits sur HelpX. C'est un site de mise en relation entre gens qui ont besoin d'un coup de main, et ceux qui veulent bien donner un coup de main contre un toit et à manger. C'est un peu comme le Wwoofing mais pas uniquement dans des fermes bio. En fait, ça peut être n'importe quoi, des cours de langue, aider dans un bar comme serveur, retaper une maison, on a même vu au Cambodge quelqu'un qui avait besoin de plongeurs sous-marins pour nettoyer les alentours d'une île. On aurait bien aimé y aller mais c'était déjà tout pris...

Mais ici on est bel et bien dans une ferme, sauf que l'on n'a vu que des poules. Les quelques 250 vaches sont prises en charge par quelque voisin qui est payé pour ça. Nous on s'est occupés de menus travaux : arracher des ronces, défricher le jardin, tuer les mouches, ramasser des patates, des fruits. Faire de la compote, de la confiture. Congeler les fruits, donner à manger aux poules bref du tout venant.

Alors qu'elle était jeune comptable au service des impôts, elle a demandée une année sabbatique qu'elle a obtenue. Elle est partie au final quatre ans à voyager autour du monde. Elle a appris le shiatsu, s'est formée, est devenue une sommité dans la matière en Nouvelle-Zélande et même au delà des frontières. A 50 ans elle a tout plaqué pour aller vivre dans une communauté (Sharda) inspirée du soufisme et qui accueille des gens de tous les horizons et de toutes les religions. Il y a 4 ans elle a quitté la communauté pour revenir dans la ferme familiale s'occuper de sa mère qui a 94 ans. Elle continue à pratiquer le shiatsu un jour par semaine, elle s'occupe toujours un peu de Sharda dont elle est l'un des « trustee » et elle s'occupe à plein temps de sa mère. Autant dire qu'elle n'a pas trop de temps pour elle et a bien besoin d'un coup de main.

Marie, sa mère est encore bien en forme pour son age. Elle se déplace seule et, bien qu »elle soit peu bavarde sait se faire entendre lorsqu'il s'agit de manger. En effet, à un age où l'appétit fuit généralement les gens, Marie ne pense qu'à une chose : manger. Lorsque l'on mange il faut cacher le reste de la table derrière une photo car dès qu'elle a finit son assiette elle lorgne sur les nôtres. Il faut dire qu'elle a généralement déjà oublié qu'elle vient de manger. Marie est très gentille, mais a une mauvaise vue. Et vu que Lauranne a des points communs avec Val (même taille, même chevelure surtout) elle prenait systématiquement Lauranne pour sa fille.

Les 10 jours que l'on a passé là bas ont été très calmes. Il faut dire que tout se fait lentement. On bossait entre 3 et 4 heures par jour, mais c'était entre 11h et 16h, avec plein de pauses. Sinon, anciennement mariée à un Maori, Val en sait long sur leur culture et elle partage volontiers. Elle nous a emmené à une université Maori qui présente une collection d’œuvres réalisées par les élèves très intéressante. Elle nous a parlé de leur légendes, de leur histoire et de leurs difficultés présentes. Elle nous a baladés, nous a emmené voir un concours de tonte de moutons (saviez-vous que le champion du monde vient de Otorohanga?), et nous a emmenés aux Waitomo caves pour que l'on aille faire un peu de tubing dans la rivière souterraine remplies de vers luisants. En plus de ça, elle est un vrai cordon bleu.

Bref, on ne s'est pas embêtés.