C'est la première fois qu'un transport ne nous emmène pas à destination depuis le début du voyage. Utilisant de nouveau un taxi collectif, ce dernier a lâché à 40 km de notre destination, de la fumée blanche sortant de sous le capot... Qu'à cela ne tienne, après avoir identifié que la panne était sérieuse, il n'a fallu que deux minute pour arrêter une voiture qui nous a pris pour Riohacha.



Riohacha est une ville en bord de mer. Avec une très grande plage, bien plus étendue que la ville elle même et des eaux un peu maronnasses sur le bord, bien que l'on voit les beaux dégradés de bleu au loin. En dehors de sa promenade, la ville n'a que peu de charme et les logements y sont beaucoup plus cher que les derniers endroits où nous nous sommes rendus : c'est la côte. Heureusement nous trouvons un hostal qui ouvrira dans 5 jours, mais qui nous fait une chambre tout de même pour pas cher car c'est encore en travaux (de peinture surtout, pas bruyant, mais odorant ! ).



Nous sommes venus ici surtout pour voir les flamands roses, qui pullulent dans les étangs voisins, il y a même un parc national qui a été créé pour eux : super. En revanche ici on sent bien que l'on revient un peu dans le circuit touristique, et sur la moto taxi qui nous emmène depuis la grosse route vers le petit village de pêcheurs entre étang et mer, le chauffeur essaye déjà de me vendre un tour. La grosse déception du jour c'est que ce n'est pas vraiment la haute saison, qui est plutôt en décembre lorsque environ une dizaine de millier d'oiseaux qui prennent d'assaut les étangs.



Là nous n'en verrons environ que 150. Ce n'est pas plus que ce que nous avions vu dans les lagunes du sud Lipez, à quelques 4000m d'altitude de plus qu'ici. En revanche les oiseaux sont totalement différents. Ici ils sont plus gracieux, leurs cous plus grands et plus arqués, leur pattes aussi sont plus grandes, et le rose plus prononcés. Enfin, pour les adultes car les jeunes n'ont pas encore leur belle coloration due à leur alimentation.



Normalement, les touristes (du moins étrangers) viennent à Riohacha pour organiser leur trek dans la péninsule du Guarija. Immense désert de sable magnifique (d'après les photos) .lL désert est bordé de dunes qui plongent dans une eau turquoise. Nous n'en verrons rien. En effet, le gouvernement, comme pour la Sierra Nevada a une politique qui n'est pas des moins hostile à l'égard des indigènes. Le but du gouvernement est de récupérer la péninsule à leur détriment du coup, ils ont une méthode des plus efficace dans un désert : couper toute arrivée d'eau...



Région déjà la plus pauvre du pays, la péninsule ne s'en accommode pas vraiment bien. Résultat, des hordes de gamins toujours plus nombreux tirent des ficelles au travers des routes pour arrêter les jeeps de touristes et mendier... de l'eau. La région étant assez difficile d'accès – peu de pistes et toutes en très mauvais état – il faut soit un 4x4 soit un camion pour y accéder. Résultat tout le monde y va en tour, organisés depuis Riohacha ou Santa Marta. Et systématiquement les tours s’arrêtent en premier lieu dans une tienda pour acheter bonbon et petites sacoches plastiques de 350ml d'eau pour les enfants-mendiants. Des gens de retour du tour nous ont dit que parfois les chauffeurs ne s'arrêtent même plus et jettent par la fenêtre leur « droit de passage » avant même que les pauvres hères n'aient levé leur ficelle pour ne pas perdre de temps.



Nous n'irons pas.