Après avoir eu un temps magnifique au mont Taranaki, la météo se dégrade. Nous allons faire un tour au DOC du Tongariro où nous sommes censés aller randonner dans une semaine pour en savoir un peu plus. Il en ressort qu'on ne peut pas être sûr de la météo dans une semaine (déjà 24h c'est dur ici) mais que c'est plutôt mauvais. En revanche demain il fait beau, et c'est probablement le dernier jour de beau temps d'ici une dizaine de jours. Donc on change les plans et on part le lendemain. On raccourcit aussi la randonnée en faisant les 52km en deux jours au lieu de trois. Heureusement que l'on commence à avoir de l’entraînement et que c'est la dernière randonnée, car la première journée fut très longue.

On commence la randonnée tôt le matin, le soleil n'est pas encore levé. En revanche les marcheurs le sont, eux. Il y a beaucoup de monde sur la première partie de la randonnée. Il est en effet possible de faire une journée de randonnée et de se faire ramener au point de départ en bus, il y a des tours organisés qui le proposent, et c'est très bien organisé... On part donc tous les trois comme des flèches en espérant prendre de l'avance sur le monde, ce qui s'est avéré être une erreur d'envergure. On s'est cassé les jambes (enfin Lauranne et moi hein) en tout début de randonnée. La suite fut du coup plus difficile, et tout particulièrement l'ascension de la montagne du destin (de son vrai nom « mount Ngauruhoe »). En effet il y a, tout comme au volcan précédent, plein de pierre qui roule, mais ici c'est encore plus raide.

Nous arrivons enfin au cratère, et malgré l'épuisement, le décor est tellement beau que nous en oublions notre fatigue. Autant le cratère du mont Taranaki ne valait pas tripette, autant celui-ci est parfaitement dessiné, vertigineux autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Une demi-caldeira se trouve au nord-est du cratère, sur laquelle nous allons faire un tour pour aller voir les quelques fumerolles que l'on y trouve. En chemin, Lauranne a trouvé un anneau ( pour les gouverner tous...), ce qui nous a beaucoup fait rire. On le fera expertiser par le feu dès que l'on trouvera une cheminée de hobbit.

La seconde partie de la randonnée est elle aussi assez magique : on est dans une zone où l'on peut voir l'activité volcanique passée de partout. Des coulées de laves de ci de là, des fumerolles un peu partout (toujours accompagnées de leur magnifique odeur de soufre bien sûr). On voit aussi des lacs aux couleurs un brin surnaturelles, d'anciens cratères, parfois rebouchés par la lave qui a dégueulé par delà le cratère.On fait un petit détour pour aller voir le lac bleu, lac sacré chez les Maoris, qui se trouve au delà d'une vallée qui ressemble plus à la mer de la tranquillité que tout autre paysage terrestre. Je crois même que la gravité est plus faible par ici...

La fin de journée est longue, il est déjà 3 heures de l'après-midi et il nous reste toujours plus de 12 km à parcourir. On commence par une descente qui nous mène droit au Mordor. Il nous faudra le traverser de part en part pendant une triplette (à l'italienne) d'heure qui nous semblera paraître des jours. Enfin, nous ne sommes plus séparés de la hut que par une vallée dans laquelle nous descendons. Au fond, la lumière du soir sur les plumeaux qui entourent le ruisseau ont des airs de Lothlorien. Après un speech du gardien de la hutte aussi intéressant que drôle, nous buvons notre soupe avant que d'aller s’étaler de tout notre long dans nos duvets.

Le lendemain, nous finissons la boucle histoire de revenir à la voiture, car tout ce qui est intéressant à voir se fait durant le premier jour. Nous nous dirigeons vers les villes remplies d'activité volcanique que sont Taupo et Rotorua. Mais de ces villes là je n'ai pas vu grand chose, un torticolis des plus antipathique m'en ayant empêché.