Un des volcans de l'île nord qui en comporte trois. Lorsque nous nous en approchons, vu de loin, il est majestueux, seul au milieu de la plaine, son sommet se perdant dans les nuages. Il est l'image même du volcan solitaire. Ses pentes s'élèvent peu à peu de la plaine pour ensuite devenir de plus en plus raide, jusqu'au sommet qui culmine à plus de 2500m d'altitude. Il est environ midi lorsque nous arrivons au centre du DOC pour avoir les informations au pied du volcan. D'après eux, aujourd'hui est le jour parfait pour gravir le volcan, mais c'est trop tard pour commencer l'ascension. Ils préconisent 8h aller et retour et la nuit tombe à 7h. Qu'à cela ne tienne, nous faisons une promenade de quelques heures sur les flans du volcan dans l'après-midi en espérant que le lendemain sera aussi favorable.

Lorsque nous partons, tôt le lendemain matin, les nuages sont tout autour du volcan, à mi-hauteur environ, mais restent à distance respectable de ses flancs, presque comme s'ils n'osaient pas trop s'en approcher. Nous commençons l'ascension le cœur léger : le beau temps est avec nous. De plus, contrairement à la veille, il n'y a pas un pet de vent. Nous montons donc petit à petit et rencontrons des gens qui descendent. Après vérification c'est bien ce que nous pensions, ils ont été voir le lever de soleil depuis le sommet. On s'en veut de ne pas y avoir pensé, car cela nous fait envie, à tous les trois.

La montée, cependant, n'est pas la plus aisée que nous ayons faite. La pierre est volcanique, et passé une certaine altitude on se retrouve dans un pierrier de petits cailloux qui ne pèsent rien ( basalte oblige ! ) et qui souvent roulent sur la roche tout proche. Vous l'aurez compris, il est difficile de tenir debout là dessus lorsqu'en plus la pente s'accentue de plus en plus. Rémy ,avec ses bâtons, crapahute comme un cabri parmi la foule de gens qui tombe ou bien grimpe les mains au sol. Il a fait pas mal d'envieux sur son passage, tout en nous prenant une demi heure d'avance :-). Après ce pierrier, le chemin est plus facile : de la roche de toute les formes un peu partout sur laquelle il faut crapahuter. On s'approche du sommet.

Enfin, nous arrivons sur un grand névé qui monte légèrement jusqu'au cratère qui est complètement défoncé et ne ressemble plus à grand chose. De toute façon il est rempli de neige jusqu'à ras bord. De là, une éminence part au sud-est jusqu'au sommet. Une fois en haut nous comprenons que le vent qui était là la veille n'a pas faibli, il a juste tourné, nous étions protégé par le volcan lors de la montée. Ce n'est pas gave, nous mangeons abrités derrière un gros rocher. Il faut dire que la vue d'en haut est saisissante. On peut voir à 360° et il n'y a aucune montagne alentours. On devine très nettement les contours du parc naturel, non pas tiré à l'équerre mais au compas. Un cercle quasi parfait de forêt autour du volcan est entouré de champs cultivés. L'écart de couleurs est saisissant. Le volcan étant dans un coin de l'île, environ les deux tiers de notre vu est bleue, seul l'est est vert. Au loin, au dessus de la mer de nuages, nous voyons pointer la montagne du destin. Ça tombe bien que l'on puisse la voir d'ici, c'est notre prochaine destination.