Petite journée de bus pour aller à Battambang, 10h de prévues à la base, plutôt 12 en fait, avec escale à Phnom Penh. On est arrivés un peu crevés. Le lendemain, on se met au vert avec une paire de vélos que nous louons à l'hôtel pour la journée. Les vélos sont un peu vieux, et sur le chemin qui mène au temple qui se trouve en dehors de la ville un peu plus au nord, nos fesses rouspètent du traitement que nous leur infligeons. Le temple, en toute honnêteté, ne casse pas trois pattes à un canard, et l'heure et demi de vélo pour y parvenir était plus chouette en elle-même que la destination finale. En effet, la route longe pour une grande partie la rivière qui traverse Battambang, et ici on voit vraiment la vie rurale du Cambodge. De tout façon, Battambang, seconde ville cambodgienne de par sa population (150k habitants) ressemble plus à un gros bourg qu'à une métropole. On a l'impression que la ville est surtout là pour que les paysans alentours viennent réparer leurs motoculteurs et faire leur courses. Il y a des garages partout en ville, spécialisés dans le gros surtout : trucks, camionnettes et tracteurs principalement.
Le lendemain on passe la viteesse supérieur en louant un scooter. Il faut dire que nous visons des temples pré-angkoriens plus loin, au sud cette fois-ci. Nous suivons pendant une vingtaine de kilomètres la rivière sur une route bucolique, puis la traversons pour aller visiter un premier temple qui a pour particularité d'abriter des chauves-souris frugivores. Il y a principalement deux arbres qui les abritent car oui, elles vivent en plein air, et on ne peut pas les manquer, bruyantes comme elles sont. En plus d'avoir le ventre orange, elles sont plus grandes que les chauves-souris insectivores que l'on a l'habitude de croiser, environ 80cm à 1m d'envergure. Ensuite, direction les temples. Le premier, environ 10 km toujours plus au sud, se trouve être tellement relaxant, au sommet de sa colline, perdu au milieu des arbres que nous y restons un bon moment, et décidons d'y pic-niquer. Nous enchaînons ensuite sur une petite heure de nids-de-poule dans une nature et des cultures à couper le souffle, bien qu'un peu plans à notre goût (pas le moindre relief à la ronde). Nous finissons par rejoindre une double colline regroupant temples et histoire. C'est en effet dans une grotte de cette colline (killing cave), que les Khmers rouges emmenaient leurs prisonniers pour les tuer. On y trouve maintenant des statues grandeur nature montrant tous les supplices possibles et imaginables infligés à l'époque, ainsi que des tas d'ossements et de crânes humains.
En redescendant, le soir tombant, nous nous arrêtons en face d'une saillie dans la falaise qui nous surplombe. Nous ne sommes pas seuls, une bonne trentaine de personnes sont là à attendre avec nous. Nous commandons donc des snacks : escargots et sauterelles grillés. Lauranne, le sourire aux levres dira « c'est mon repas de noël ». Lorsque soudain, le coup d'envoi est donné, et des centaines de milliers de chauves-souris sortent de la saillie tel un nuage de sauterelles s'étendant dans le ciel. Les informations officielles parlent d'une colonie d'un million d'individu. On ne sait pas si l'information est exacte mais ce qui est sûr, c'est que les chauves-souris sortent sans discontinuer de la saillie pendant 45 minutes à un rythme effréné. Nous ne sommes resté que 5 minutes avant de rentrer (pour ne pas faire toute la route de nuit), et on a complètement halluciné sur la quantité de chauves-souris que l'on à vu.