Nous disons au revoir à Milo, un italien qui avait planté sa tente non loin de la nôtre la veille et qui va faire le même chemin que nous mais en sens inverse, avant d'entamer notre ascension. Nous tombons assez vite sur la voie royale (Qhapac Ñan) qui est remarquablement bien construite et qui monte petit à petit en longeant le flanc gauche de la montagne vers le fond du cirque et le col où nous devons passer.



Lorsque nous nous retournons, nous voyons en contrebas la vallée d'où nous venons et les nuages qui stagnent loin au fond. C'est rigolo de voire que la couche nuageuse qui est là tous les matins et sous laquelle nous avons l'habitude de nous lever, se trouve aujourd'hui en dessous de nous. Il faut dire que la nuit passé nous avons presque dormis à 4000m d'altitude. Pour les curieux non nous n'avons pas eu froid dans les duvets, voire même un peu chaud... En revanche lorsqu'il a fallu s'en extirper de bon matin, ce fut une autre affaire.



Le chemin disparaît subitement peu avant le col lorsque la pente devient trop raide, sans doute le caractère instable du pierrier dans lequel le chemin passe y est pour quelque chose. Une fois le col passé (4600m), nous savons que nous n'avons plus que de la descente pour rejoindre Huancacalle. Mais il nous reste tout de même presque 20 bornes à faire, et pas mal à descendre. Seulement nous retrouvons notre chemin Inca et c'est un vrai régal de marcher dessus.



Lors de notre descente, la nouvelle vallée fourmille de vie aviaire. Nous ne verrons malheureusement pas d'autres condors, mais une multitude d'autres oiseaux, jusqu'à des échassiers sans échasses. La descente est longue mais très jolie, dans une vallée bien plus large que la précédente, sans arbres mais avec une espèce de grande prairie clairsemée de cascades de temps en temps. Finalement la voie royale disparaît définitivement pour laisser place à un sentier de voiture.



Nous arrivons en fin d'après-midi dans un village en effervescence ; le tourisme approche, des Hospedaje poussent, et ce n'est plus un seul mais trois hostels qu'il y a dans le village. Le choix est large, après tout nous ne verrons pas d'autres touristes ici. Celui que nous choisissons n'est d'ailleurs pas tout à fait fini, mais ce n'est pas grave, tout le monde est gentil. Même le fait qu'il n'y ait qu'un lit une place dans la chambre n'est pas si gênant. Après tout, c'est toujours mieux qu'un matelas gonflable qui se dégonfle...