¡ Hola ! ¿ Que tal ? ¿ Muy bien, me llamo Raphaël y tu ?


Voilà à peu près notre background en espagnol, tant à Lauranne qu'à moi, et c'est avec une joyeuse appréhension que nous arrivons dans une nouvelle partie de notre voyage où nous ne comprenons pas grand chose à ce que l'on nous dit, et où personne ne parle anglais. En plus ça tombe bien, le premier pays que nous visitons, le Chili (l'île de Pâques en fait parti) a la particularité d'être le pays d'Amérique du Sud dont la langue a le plus dévié de l'espagnol, et où, par dessus le marché les gens parlent le plus vite. Bon, on prendra des cours en Bolivie...



Sinon l'Île de Pâques est l'île au conditionnel : « Il se peut qu'il y ait eu ici... », « Il se serait passé là ... », « Ils ont peut-être construit des maisons en forme de bateau parce que... », « Il se pourrait qu'ils taillaient des mégalithes pour... », « On ne comprend pas leur écriture car il se peut que les sigles représentent des événements et non des lettres ... », « Les chapeaux rouges sur les Moaïs représentent leurs chapeaux... ou leurs cheveux... ou leurs coiffes... ». Bref, quand on parle de l'île et de son passé, on n'est sûrs de rien.



Alors il est vrai que la principale attraction ici, c'est les statues gigantesques. Excavées à deux endroits différents de l'île (une carrière de roche grise et une autre de roche rouge pour les cheveux/coiffes/chapeaux), elles sont énormes et on été emmenées (et dressées) un peu partout sur l'île. Comment me demanderez-vous ? Et bien j'ai la réponse, c'est :

Il se pourrait bien que...

Rien que pour monter le chapeau sur le sommet de la statue il y a plusieurs hypothèses, c'est dire.



Mais le plus intéressant ce n'est pas les Moaïs mais bel et bien l'île en elle même. Elle est juste magnifique. Des océans de violets ondulant au vent dans les plaines, des volcans de toutes les tailles un peu partout sur l'île, une population chevaline en totale liberté assez impressionnante, et la mer qui vient s'écraser avec violence sur une côte totalement déchiquetée sauf en un endroit (une petite plage où le premier roi de l'île est arrivé, et ça, on en est sûrs!). Nous avons beaucoup marché ici car l'île est toute petite, et à part ce qui se trouve de l'autre côté, tout est accessible à pied du moment que l'on aime la randonnée. On a eu des journées bien remplies, et le soir venu, nous ouvrions le petit portail du camping où nous étions, nous marchions bien dix mètres et on regardait le soleil se coucher au-delà des vagues qui se sont faites de plus en plus impressionnantes au fil des jours.



Il a tout de même bien fallu partir. Notre avion décolle le 28, ça tombe bien, nous sommes le 29. Lorsqu'au check-in, on nous a dit dans un français parfait « vous avez ratés votre avion c'était hier », il y a eu un moment de flottement, puis de panique. Il faut dire qu' Élodie nous rejoint à Santiago pour deux semaines. Elle est même déjà arrivée depuis quelques heures... Il n'y avait plus de place sur le vol du jour, heureusement il y en a tous les jours. « Ah oui, mais demain c'est le vol en provenance de Tahiti, il ne passera donc qu'après-demain, grève oblige... ». Pom pom pom... allô Élo ? On va avoir un peu de retard... Dans notre malchance (ou plutôt boulette pour être honnêtes) nous avions une clause pour modifier notre billet, même après le départ de l'avion. Je n'y croyais pas mais si. Heureusement, sinon cette boulette nous aurait quand même coûté la bagatelle de 1200€.