Nous continuons à monter sur notre route qui ressemble moins à une autoroute mais tout de même toujours à une nationale. Après un petit arrêt pour visiter d'anciennes thermes (la source d'eau chaude est toujours là, elle) nous nous rapprochons doucement des 4000m d'altitude. Et c'est justement lorsque nous arrivons à cette altitude que nous croisons nos premiers Vicuñas. Les vicuñas sont (à mon avis) la version noble des lamas. Ils sont blancs sur les pattes et le ventre, et marron clair sur le dos, ils ressemblent un peu à des biches, avec un cou plus long. Plus élancés que leur cousins (lamas et alpagas qui eux se ressemblent beaucoup), ils sont aussi un peu plus petit. Le vicuña était, au temps jadis, l'animal dont la laine était réservé à l'empereur Inca. Mais au XXème siècle ils ont été chassés intensivement et on frôlés l'extinction. Ils sont maintenant protégés au Chili, Argentine et Bolivie et leur population tend à augmenter de nouveau, surtout au Chili où nous en verrons beaucoup.



Aujourd'hui nous allons faire un tour sur le salar de Coipasa. C'est le petit frère du salar d'Uyuni, mais personne ne vient jamais ici, les tours opérators ne le proposent presque pas. Or il se trouve qu'une minuscule partie de ce salar se trouve au Chili. Nous allons donc nous y promener et décidons de dormir sur un banc de sable qui borde le salar, coincé sous une petite falaise qui nous protège du vent. Il fait encore jour lorsque nous nous posons, le soleil tape et nous sortons la table pour prendre l'apéritif : vin et foie gras qu' Élodie nous a ramené. « Camping de luxe » comme nous disons régulièrement lorsque nous sortons table et chaises confortables. Sauf que voilà : le salar a une particularité qui n'étonnera personne : il est fait de sel. Et le sel, et bien ça retient l'eau. On a donc assez vite le bout des pieds humides, puis, lorsque la nuit tombe, gelés. Le salar, bien que très chaud la journée, devient très froid la nuit. On pense qu'il a fait entre moins 8 et moins 10 avant que le soleil ne se lève. Cela ne nous empêchera pas de marcher quelques centaines de mètres sur le salar, passer clandestinement la frontière pour aller regarder les étoiles. On voit très bien la grande ours, et même, presque l'étoile polaire. Cela me fait penser que nous montons petit à petit vers l'équateur. Andréa nous apprend à trouver la croix du sud, puisqu' ici il n'y a pas d'étoile australe pour nous guider la nuit.



Le lendemain, des militaires que nous croisons nous disent que les deux plaques d'immatriculations chiliennes que nous avons trouvés là où nous avons dormis sont des plaques de voitures volées au Chili puis emmenées clandestinement en Bolivie où il est légal de faire poser des plaques sur une voiture qui n'en n'a pas. Ils nous conseille donc de ne plus dormir sur près des pistes qui passent la frontière. Il est vrai que la veille, deux voitures sont passées près du campement à plus de 23 heures. Ce n'étaient probablement pas de simples promeneurs...