Nous attaquons aujourd'hui la route qui longe la frontière avec la Bolivie et qui remonte vers le nord. Au bout de 20 minutes nous crevons. Il n'y a rien pour réparer la roue ici et Olivier est obligé de passer la frontière, seul avec son pneu pour aller le faire réparer en Bolivie. Nous repartons donc, mais nous attaquons la route en début d'après-midi en nous disant que nous allons nous dépêcher sur la route car elle est très haute (nous passons un col à 4700m) et nous espérons pouvoir redescendre au moins en dessous de 4000 pour planter la tente. Seulement voilà : c'est très beau ici ! Nous nous arrêtons tout le temps pour profiter du paysage et prendre des photos. Nous croisons des lamas, alpagas et vicuñas par centaines. Il y au aussi des suris, sortes d'émeu des hauteurs, et nous arrivons au salar du Surir, qui est un endroit magnifique avec des flamands roses un peu partout, et des sources chaudes.


Nous sommes toujours à 4250m lorsque la journée arrive à son terme. Nous avons vu un refuge tenu par la CONAF (Corporacion Nacional Forestal) avec de la fumée qui sort du bâtiment principal, mais personne n'étant là, nous allons faire un tour à la source chaude en attendant. L'eau est chaude, et malgré le froid et le vent qui mordent, les trois larrons décident d'aller se baigner (moi, je ne veux pas risquer une rechute de mon mal de dos). Un gradient de chaleur leur permet, en ce mettant au bon endroit de n'avoir ni trop froid ni trop chaud. La boue leur permet de se laver la peau en profondeur, bref que du bonheur. En revanche, l'odeur de soufre persistera, elle, pendant bien une semaine sur les habits qu'ils ont mis après le bain. A la nuit tombée, lorsque nous revenons, il n'y a toujours personne. Nous avisons une fenêtre que nous arrivons à ouvrir dans le petit bâtiment en préfabriqué qui se trouve à côté. Bien plus tard, lorsque les deux gardes sont revenus, ils nous ont donné des clefs pour la porte et après avoir parlé avec Andréa ils ne nous ont même pas fait payer. Le lendemain matin, en regardant le soleil se lever, Lauranne et moi avons discuté avec le plus vieux des deux, qui nous a dit que cette nuit il avait fait moins 12°. Nous étions content d'avoir eu un toit et non une toile pour nous abriter.