Après un petit dej' avec le salar de Surir en contrebas, nous discutons avec le gardien du refuge qui nous dit que pour continuer au nord, il y a deux routes. Une, bien faite mais pleine de camions qui viennent de la mine de XXXX qui se situe au milieu du salar, et l'autre un peu plus longue, que nous empruntons, seuls pour les prochaines heures. Les montagnes sont magnifiques, certaines ont des fumerolles qui s’aperçoivent non loin des sommets. Nous montons plus haut que nous n'avons jamais été et passons un col à 4750m. A ces altitudes, il n'y a plus que des cailloux, et pour seules végétation, il n'y a que de la mousse, verte fluo qui recouvre les plus gros rochers. Une sorte de blob qui s’attaquerait en premier aux Andes.


Le midi nous mangeons face à une plaine – rivière parsemée de centaine d'îles de tourbe dans les tons jaunes – bruns. Jouant dans les différents bras de la rivière et sur les îlots, une horde de vicuñas nous tournent autour, allant parfois jusqu'à s'approcher à moins d'une vingtaine de mètres de nous. Des oiseaux blancs, ressemblant grandement à des mouettes surveillent tout ce petit monde de haut. Un plan digne de Miyasaki.


Nous rejoignons enfin la route qui relie Arica, au Chili, à La Paz, en Bolivie. Nous l'empruntons donc en se disant que nous avons le temps de passer la frontière ce soir sans soucis, bien qu' Olivier aie un peu peur de passer la frontière avec la voiture. Sur le chemin, nous nous arrêtons tout de même pour marcher un peu autour d'une laguna, surplombée par le volcan Parinacota, qui est un cône parfait, peu importe l'angle sous lequel on le regarde. Sa vue nous ravira pour les quatres jours suivant. Le passage de la douane chilienne s'est très bien passé. Un bonhomme, seul dans son bureau, nous a fait les tampons en deux temps trois mouvement, avec son poste qui crachait de la musique sud américaine à fond. Le seul hic : au moment de reveni à la voiture, un douanier nous fait remarquer que nous avons un pneu à plat, la réparation bolivienne n'a pas tenu. Le soleil se couche dans 30 minutes et il nous reste 15km de piste pour rejoindre la douane bolivienne. Pourvu que tout se passe bien...


Évidemment, tout ne se passe pas bien. Le douanier bolivien refuse l'accès à la voiture sous prétexte qu'Olivier n'a pas de carte d'identité chilienne. Et pourtant, Olivier avait fait les choses bien : passé au consulat chilien ET au consulat bolivien pour demander les papiers nécessaires, personne ne lui avait dit cela. Il avait même imprimé les textes de loi concernant le passage de la frontière. Au bout d'un moment, le douanier nous dit d'aller à l'administration. Ici, au bout de deux heures de discussions, la réponse est sans appel : vous ne passez pas, il faut retourner à Arica faire des papiers avant de revenir (le tout sans la voiture qui elle est coincée entre les deux frontières et a de grandes chances de disparaître d'après d'autres récits lus sur internet). Il est vingt heure passé, il fait nuit depuis deux heures et à plus de 4000m d'altitude, le thermomètre est au plus bas. A ce moment, Olivier dit « d'accord mais il faut m'imprimer les textes de loi disant que j'ai besoin du papier que vous me demandez ». C'était gagné, plutôt que de le faire, la douanière nous a laissé passer. Nous pouvons enfin aller en Bolivie, dans le petit village de Sajama, dans le plus vieux parc national du pays, exactement de l'autre côté du Parinacota que nous observions cet après-midi. Ce soir nous décidons de nous poser dans un hostel. Toujours à plus de 4200m, il fait froid et nous avons bien besoin d'une douche. Nous resterons finalement trois nuits au même endroit.