Après la mer il est temps d'aller voir du côté des montagnes ce que la Nouvelle-Zélande a à nous offrir. Avant de partir, nous avions réservé sur internet trois « Great walks » différents les uns des autres. Les « Great walks » sont des sentiers de randonnées très populaires qu'il faut réserver longtemps en avance. Ils assurent cependant des conditions de marche plus qu'optimales. Le sentier est large et bien entretenu , et de plus jalonné de campings et/ou de « Huts » qui sont sur ces sentiers, des refuges gardés.

Le premier great walk, le Kepler Track est une randonnée alpine, le second, Abel Tasman est un sentier de bord de mer et enfin le dernier, Le Tongariro est volcanique. Rémy est bien préparé pour la randonnée, il en fait régulièrement depuis longtemps, entre autres sports alpins ; en revanche avec Lauranne, même si l'on marche pour aller faire nos différentes visites, nous n'avons pas fait de vrai randonnée à proprement parler depuis le lac Baïkal en Russie. Et encore, il n'y avait quasiment pas de dénivelé. On a donc fait une première randonnée à la journée pour se dérouiller avant de partir le lendemain pour trois jours, tente et duvets dans le sac à dos, pour le Kepler. Lors de cette première journée nous avons bien compris pourquoi en Nouvelle-Zélande on parle de « tramping » au lieu de « hiking » pour dire randonner : on est trampés ! Il est vrai que les sentiers sont souvent gadoueux par ici, et il y a souvent de petites rivières à traverser. Bien qu'un échauffement, cette première randonnée faisait tout de même plus de 20 km dans la fôret, heureusement la vue depuis le lac au bout sur les montagnes alentour était magnifique.

Nous attaquons le lendemain le Kepler. Grosso modo, il s'agit d'une randonnée de trois jours, le premier et le dernier étant plus cools (15 et 23 km presque sans dénivelé) tandis que le second est plus sérieux : 22 km et 1400m de dénivelé (qu'il faudra au passage presque entièrement redescendre une fois les avoir montés pour attendre le camping). Au terme de cette journée nous sommes arrivés épuisés au camping mais heureux de cette journée car outre la vue depuis le sommet du Mont Luxmore, une petite moitié de la ballade s'est passée sur les crêtes avec une superbe vue sur le Fiordland alentour.

Cette première randonnée nous a aussi permi de nous familiariser avec les nuisibles ici en Nouvelle-Zélande. Il y en a de trois types : les insectes, les rongeurs et les volatiles. Le pire ennemi de l'homme ici sont les « sandflies », espèce de moucharabique toute petite que l'on trouve à profusion dans certainse parties de l'île du sud. Et quand je dis à profusion, je suis gentil. Le pays en est infesté, c'est une vrai plaie. Le premier camping du Kepler était en sus infesté de souris, qui ont empêchées un couple de retraités ardéchois de dormir car elles sont rentrées dans leur tente lorsqu'ils ont voulus mettre leur nourriture à l'abri (nous en avions nous aussi quelques unes qui faisaient du toboggan sur la toile de notre tente). Il paraît que l'on trouve aussi d'autres rongeurs (opossums, blaireaux, furêts, etc...) mais nous n'en n'avons pas vu pour l'instant. Enfin, le plus dangereux ce sont les Kéas. Perroquet géant que l'on trouve souvent en altitude dans les montagnes, ils infestent le second camping, allant parfois jusqu'à trouer les tentes s'il y a de la nourriture à l'interieur. Le lendemain matin, pendant notre petit déjeuner, nous avons vu le gardien du camping mettre en fuite un kéa qui essayait de couper une ficelle d'une des tentes. Le seul avantage du kéa sur les autres nuisibles : il est beau. Un plumage vert profond, tirant sur le rouge sur le ventre.

Comme ces trois jours ne nous ont pas suffit (et malgré les courbatures aux jambes et les douleurs aux articulations), nous avons directement enchaîné avec deux randonnées à la journée dans le nord du Fiordland ( respectivement Marian Lake et Key summit qui est le début du great walk Routeburn track). L'une se fera sous la bruine tandis que l'autre nous donnera une belle vue sur la vallée paradisiaque (ce n'est pas moi qui invente le nom). Après ces six jours où nous avons marché, nous prenons une journée de pause pour rejoindre le parc national du mont Aspiring, un peu plus au nord.