En ville il y a beaucoup d'agences qui proposent des tours pour des activités, et l'une d'entre elle est d'aller randonner pour deux jours – une nuit au village de Maragua qui se trouve dans le cratère du même nom. Un cratère d'ailleurs tellement grand, qu'une fois à l'intérieur, on a du mal à penser qu'on est dans un cratère.

Bref, toujours est-il que nous n'avons aucune envie de partir avec une agence, alors nous nous renseignons pour le faire par nous même. Nous prenons tout ce qui est nécessaire, même la tente, bien qu'il est censé y avoir des hostels sur la route. Au pire, si jamais nous nous perdons, nous pourrons toujours la planter. Après une heure de bus, nous commençons donc par une bonne descente sur « el camino del Inca » qui est un chemin créé par les Incas et qui est plutôt bien conservé. Il n'est pas toujours très plat, mais il passe dans des endroits tellement chaotiques et au bord d'à-pics, que l'on ne peut que féliciter les gens qui ont réussi à le construire. Après ce chemin, nous entrons dans une zone où il faut tout payer, on a l'impression d'être de retour en Asie du sud-est. 10Bs pour rentrer dans le cratère, 10Bs pour passer ce pont, etc... Mais bon, les sous vont à la communauté, et quand on sait que l'on est dans une des région les plus pauvre de la Bolivie, on a cœur à mettre la main à la poche. Après avoir passé le fa(u)meux pont suspendu, nous croisons un groupe qui est justement venu via une agence. Ils nous donnent des conseils sur la route à prendre en nous disant que le chemin est dur à trouver. Effectivement, il nous faudra une heure à tourner en rond dans des arbustes piquants avant de le trouver, pour le reperdre pas loin de 5 minutes plus tard. La seconde fois il ne nous faudra qu'une demi-heure pour le retrouver. Avec tout ce retard, et le poids des sacs à dos, nous arrivons bien fatigués à Maragua, peu avant la tombée de la nuit. Finalement, même si nous nous sommes perdus, nous n'aurons pas eu besoin de la tente. En tout cas on est content, les trois autres randonneurs qui sont dans l'auberge avec nous et qui ont marché sur la route n'ont pas l'air d'avoir autant profité des paysages que nous.



Le lendemain matin, nous partons vers Potolo. Pour ce faire, nous devons commencer par marcher 5km en fond de cratère avant de commencer l'ascension qui nous permettra de sortir de ce volcan d'autrefois. Chemin faisant, nous observons beaucoup d'oiseau dont un espèce de colibri géant qui vole comme un colibri, qui a un bec très allongé pour manger au fond de fleurs très profondes, mais qui doit mesurer dans les 30cm d'envergure. Après quelques heures de marche (sans nous perdre cette fois), nous arrivons au pied d'une grande plaque de pierre, un grand pan incliné qui a la particularité d'être parcouru par des empreintes de dinosaures. De quel dinosaure ? Je n'en sait rien, il faudrait demander à Léon.

Nous finissons notre rando à Potolo, où nous nous retrouvons face à une porte fermée lorsque nous arrivons aux « cabañas comunotarias » qui sont le seul endroit où nous pouvons dormir. Le portail d'à côté était ouvert et nous nous retrouvons dans la cour d'une crèche. Les femmes qui sont là nous disent d'attendre, elles vont appeler la personne qui s'occupe des cabañas. En attendant, elles nous donnent le goûter, la même chose que pour les enfants: bugnes et riz au lait. Lauranne ne peut s'empêcher de remarquer que c'est quand même bien sucré pour un goûter pour des bambins entre deux et cinq ans. Toujours est-il que vingt minutes plus tard, nous avons une chambre (superbe d'ailleurs, avers des murs chaulés et des meubles fabriqués avec des chutes d'arbres). Nous en profitons pour prendre une douche (froide) et reposer nos gambettes qui ont du mal à se remettre de ces deux jours. Il était temps que nous reprenions l'exercice, car la suite, au Pérou, sera beaucoup plus sportive.


Le lendemain, nous prenons le premier bus qui passe sur la place du village pour nous ramener à Sucre. Ce n'est d'ailleurs pas un bus, mais un camion à bétail à ciel ouvert, mais ici, ils s'en servent surtout pour transporter des passagers. J'en veux pour preuve que pour une douzaine de passagers que nous étions, il n'y avait qu'un seul âne avec nous. La route est parfois vertigineuse, passant à flanc de montagne et en haut d'à-pics parfois de plusieurs centaines de mètres de haut. Mais nous arriverons entiers, heureux et fourbus à Sucre.