A Sucre on se sent bien. Il fait bon ici, on peut même se promener en t-shirt pendant la journée (le soir on a besoin de sortir la polaire, il ne faut pas déconner quand même). Nous laissons Olivier au Kultur Berlin, LE spot pour trouver d'autres touristes avec qui voyager. C'est un hostel, plus un bar, plus un restaurant, plus une boite de nuit, le tout organisé autour d'un très joli patio dans une ancienne demeure coloniale. Autant dire qu'avec Lauranne on a fui au plus vite cet endroit pour aller nous installer dans une petite auberge / école d'espagnol tenu par Gavi (prononcer Gabi), qui est une ancienne prof d'espagnol et de quechua. Nous voulons prendre une semaine de cours ici pour apprendre le passé, dont nous ne nous souvenons plus, et qui est pas mal utile comme nous nous rendons compte..


La visite de la « Casa de la Libertad », qui a vu naitre la constitution bolivienne, nous en a appris un peu plus sur l'histoire de la Bolivie. Comme par exemple, que Simon Bolivar, le héro libérateur du joug espagnol qui a donné son nom à la Bolivie ne voulait pas de l'existence de ce pays. Lui révait d'une « Grande Colombie » (même s'il était vénézuélien) qui aurait réunie Vénézuela, Colombie, Équateur, Pérou et Bolivie. Il a d'ailleurs préféré être absent le jour de la proclamation de l'indépendance. En l'honneur du grand homme, on a quand même gardé son nom pour le pays, et pour la capitale, on la renommé d'après son second : le général Sucre.


Sucre s'est fait piquer le titre de capitale par La Paz, mais garde tout de même le pouvoir judiciaire. Et, ce qui n'est pas pour nous déplaire, Sucre est la capitale culturelle du pays. Ici il y a toujours quelque chose à faire, visiter, écouter. Il y a par exemple eu un festival international de guitare (enfin d'Amérique du sud) dans cette même pièce qui a témoigné de la naissance du pays. Nous n'avions jamais écouté de la guitare aussi bien jouée, à part peut être pour Rodrigo y Gabriela.

Sinon la ville en elle même est belle. Toute blanche (les façades des immeubles de la grande place sont repeints chaque année), Sucre est la première ville propre de Bolivie que nous visitons. Ancienne ville coloniale, comme Potosi, Sucre a garde un certain charme espagnol et un grand nombre de vieilles bâtisses organisées autour d'un patio. Et puisqu' ici la religion est encore très présente, c'est souvent dans les couvents que nous pouvons découvrir les plus beaux d'entre eux. En fin d'après-midi, il est même possible de monter sur les toits du couvent « San Felipe de Neri » afin d'apprécier la vue de la ville avec la lumière rasante du début de soirée.

Ce qui est bien aussi à Sucre, c'est que nous sommes bien descendus en altitude (2750m) et que nous pouvons nous remettre gentiment à la randonnée sans devoir reprendre notre soufle tous les dix pas. Nous avons donc décidé d'aller faire un petit tour au cratère de Maragua non loin.