Ce matin nous partons assez tôt pour Cashapampa en colectivo. C'est ici que nous devons acheter le ticket d'entrée au parc naturel. Seulement, lorsque nous arrivons à la cahute après plus d'une heure de route, il n'y a personne. Pourtant il est déjà 8h passé. Tant pis, on se dit qu'on achètera le billet à la sortie. Nous attaquons donc la randonnée doucement. Nous savons en effet que le trek Santa Cruz est plutôt facile comparé au trek du Choquequirao.



Le premier jour est un jour d'approche. Nous remontons une gorge profonde sur environ 1000 m de dénivelé avant d'arriver dans une vallée qui s'élargit peu à peu. Nous voilà revenus dans les alpes pour ce qui est du décors. Rivière sinuant dans une prairie d'herbe rase et des vaches qui paissent au milieu d'arbustes plus ou moins feuillus. Il est trop tôt pour s'arrêter lorsque nous arrivons au camping, alors nous décidons d'aller au prochain qui se trouve seulement 3 km plus loin. Ce dernier se trouve non loin d'un petit marécage, et nous nous trouvons une petite proéminence au dessus de la rivière pour planter la tente. Heureusement que nous avons emmené nos liseuse car il n'est que 15h lorsque nous finissons de planter la tente.



Le lendemain est censé être une super journée. Peu de dénivelé mais un joli crochet pour faire un détour dans une petite vallée où se trouve un lac entouré de glacier. Seulement voilà : aujourd'hui il ne fait pas beau, et les montagnes nous sont cachées ; en tout cas leurs sommets et leurs glaciers. Nous faisons demi-tour à mi-chemin du crochet pour rallier le dernier camping avant l'ascension de Punta Union, le point culminant du trek, un col à 4750m ; nous l'attaquerons demain en éspérant qu'il fera un peu plus beau. En effet, aujourd'hui nous étions censé voir la montagne la plus connue du monde après l'Everest : l'Alpamayo. Et si son nom ne vous dit rien c'est normal. Vous n'en avez pas entendu parler, vous l'avez vue. Couronnée plus belle montagne du monde, je suis sûr que vous la reconnaîtrez dans la section photo, Santa Cruz trek jour 2.



Le lendemain, le temps est à peine mieux. C'est à dire qu'il fait plutôt beau dans la vallée qui s'étend derrière nous alors que les nuages s’amoncellent sur les sommets alentours. Qu'importe, nous commençons notre ascension du col. Nous n'avons pas beaucoup à monter (500 m) mais au dessus de 4200 m l'air commence à se raréfier et nous avançons plus lentement. Au cours de la montée, heureusement, le Taulliraju et le Rinrijirca se dégagent de leur gangue de nuage, ainsi que le glacier qui les relie. La vue est magnifique.



En revanche, une fois passé le col, les nuages sont omniprésent. Il est 11h du matin et décision est prise de faire deux étapes en une journée. Un guide à qui nous demandons nous dit qu'il reste 6h de marche, c'est jouable. Il n'y a quasiment que de la descente jusqu'au bout. Ce sera la journée du « c'est dommage ». En effet, à chaque fois que nous voyons une nouvelle vallée sur notre droite ou notre gauche, nous voyons un début de glacier magnifique, malheureusement dans les nuages : c'est dommage.



La journée commence à être longue, il est bientôt 4h de l'après-midi et nous savons avec une quasi-certitude que nous n'aurons pas de micros ce soir pour rentrer à Caraz. Tant pis nous continuons notre marche, et les quelques 300m de dénivelé positifs finaux vont finir de nous achever. En effet, après pas loin de 23 km, 1000 m positifs et 1600 m négatifs nous sommes bien content d'arriver à Vaqueria, hameau accroché à flanc de montagne. Ici, une famille des plus sympathique nous accueille et nous nous enfilons un Coca en attendant un bus hypothétique. « Tal vez hay bus hasta las seis de la tarde » nous dit la tenancière qui nous propose une chambre si aucun bus ne passe. Ce qui est le cas. Nous en prendrons un le lendemain matin pour retourner nous reposer (et nous doucher) une journée à Caraz avant de partir pour Chachapoyas, à deux nuits de bus d'ici.



P.S.1 : A l’autre entrée du parc ils ne vendaient pas de tickets ; tant pis pour la gestion du parc naturel. Et pourtant il en aurait bien besoin, notamment pour le nettoyage des zones de camping où l'on trouve du PQ caché (plus ou moins) derrière chaque arbre ou rocher.


P.S.2 : Le réchauffement climatique fait des ravages ici. Le chauffeur de micros qui nous a ramené et avec qui nous avons bien parlé nous a dit que certains glaciers ont disparus depuis son enfance. D'après une étude (déjà vieille) 15% de la surface des glaciers aurait disparu sur 20 ans. L'avant dernière photo de la galerie Santa Cruz trek jour 3 montre très bien le recul des glaciers. On voit bien la moraine en bas, vide de toute glace (au sommet de la rivière). Et lorsque l'on regarde à gauche on voit bien le niveau actuel des glaciers. Ça fait peur...