Le bus bien sûr nous laisse à au moins une vingtaine de kilomètres du village. Après il faut continuer en colectivo. Mais comme il est tard (pas loin de midi) il n'y a plus personne pour partager le taxi avec nous. Tant pis, nous payeront le prix fort, mais nous n'avons pas envie de nous rajouter un jour de marche sur de la piste en gravier. Pendant que le taxi nous emmène au début du trek, nous avons tout le temps d'admirer la chaîne de montagne du Salkantay qui nous domine du haut de ses glaciers.



Au début du sentier, un homme en uniforme s'approche de nous avec un grand registre à la main et nous demande d'inscrire nos noms et surtout notre destination. Première bonne surprise : ils tiennent un registre pour notre sécurité nous explique-t-il. La seconde bonne surprise, c'est que pendant que j'écris sur le registre, des petits moucherons que nous avions négligés profitent de ce que mon bras qui tient le cahier soit immobile pour littéralement me le bouffer. C'est le retour des fameuses sandflies néo-zélandaises qui nous avaient tellement plues. Après s'être badigeonnés de répulsif et de crème solaire, nous attaquons notre descente. Aujourd'hui, puisque nous commençons tard (il n'est pas loin de 14h30), nous ne faisons qu'une petite marche mais qui a la bonne idée de couper la descente en deux : 1600m de dénivelé négatif sur un sentier super raide suivis de 1400m positifs de l'autre côté de la rivière que nous ferons demain. Nous faisons donc les premiers 1200m de descente jusqu'à un camping ma fois fort sympathique, ou le vent qui y règne en maître éloigne les sandflies. Un repos bien mérité puisque Lauranne comptabilise déjà entre 20 et 30 piqûres sur son coude où elle a oublié de mettre du répulsif.



Plus nous descendons et plus la flore disparaît. Il fait de plus en plus aride, les cactus font leur apparition ainsi que de petits arbustes rabougris. Lorsque nous regardons en face le pan de montagne que nous allons grimper demain (« subir » en espagnol, ils ont bien trouvé leur mot...) nous nous rendons compte que les montagnes sont montées à l'envers : le fond des vallées, où coulent les rivières sont complètement arides tandis que plus l'on monte et plus la végétation devient luxuriante, jusqu'à avoir une forêt dense et riche en hauteur. Enfin jusqu'à une certaine limite, car à partir d'une certaine altitude les arbres disparaissent pour laisser place à de l'herbe rase, un peu comme on en a l'habitude.

Pour l'instant nous mangeons notre première noodle soup et nous allons nous coucher avec les poules, demain réveil 5h pour éviter de faire la montée en plein soleil.