La nuit il n'y a pas d'électricité dans le village : le générateur est coupé pour quelques heures. Ce n'est pas gênant tant qu'on ne se réveille pas car on ne se rend pas compte que le ventilateur ne tourne plus et que l'on a très chaud. Par contre il y a des coupures de courant à d'autres moments, aussi soudaines qu'impromptues. Ce soir il y en a eu quelques unes, courtes, mais annonciatrices d'une autre, plus longue qui a commencé lorsque nous avions presque fini de cuisiner. Qu'à cela ne tienne, nous sommes allés manger sur des bouts de bois posés en face de la maison face à la mer. Et le son et lumière lors de notre repas valait le coup. Le ciel, pour commencer, est parsemé d'étoiles, bien que gorgé irait mieux ; la voie lactée ressort sur le noir de la voûte céleste comme sur une photographie. Des lucioles volettent autour de nous comme autant d'étoiles filantes intermittentes, et à l'horizon, au dessus de l'eau, un énorme disque safran se lève, à peine obstrué par un nuage long et fin qui ne parvient pas à le cacher entièrement. Ailes de grillons et chants d'oiseaux se mêlent au ressac des vagues pour un fond sonore accompli. Nous mangeons en silence, puis nous allons nous coucher à tâtons …



Merde ! Pas de ventilo !